Genre : reportage
BD
Public : tout
public
Une couverture attire mon regard dans un magasin spécialisé...
contraste de couleur et un oxymore en guise de titre : Un
printemps à Tchernobyl. L'auteur est parti explorer la "zone",
c'est-à-dire l'ensemble des terres ukrainiennes évacuées après
l'accident de 1986.
En dehors de tout parti-pris, il décrit son voyage et ses
découvertes sur place, une nature modifiée qui reprend ses droits,
des anciens liquidateurs survivants, des enfants qui n'ont pas connu
le drame. Emmanuel Lepage plonge le lecteur au cœur des conséquences
d'une catastrophe nucléaire, sans manichéisme, racontant une
histoire crédible, où l'homme survit malgré tout. Son style
graphique épuré, qui alterne noirceur profonde du graphite et
couleurs d'un nouveau printemps nous transporte dans un univers
post-apocalyptique en reconstruction, et nous invite à la réflexion
sur la destinée des sociétés contemporaines.
L'auteur réussit à faire partager son voyage, dans un récit plein
et entier, sans concessions ni pitié larmoyante: cette
bande-dessinée se lit comme on regarderai un reportage photo ou
vidéo.
Emmanuel Lepage, Un printemps à Tchernobyl, Futuropolis,
septembre 2012, 24€50